Du diagnostic de cancer à un pèlerinage de 88 temples au Japon

Six mois après son installation au Japon, Stefanie reçoit une nouvelle qui bouleverse sa vie : un cancer du sein. Trois jours plus tard, la terre tremble, un tsunami frappe, et la centrale nucléaire de Fukushima entre en fusion. Entre chagrin et incertitude, elle retrouve peu à peu sa force… en marchant. Quinze ans plus tard, le 13 septembre 2025, elle revient. Pas pour elle-même, mais pour toutes celles et ceux qui luttent contre le cancer du sein.

Le Japon : terre de maladie… et de renaissance

En septembre 2010, Stefanie déménage avec sa famille au Japon. Auparavant, elle et son compagnon avaient émigré en Suède, où ils travaillaient tous deux chez Volvo à Göteborg. C’est depuis la Suède qu’ils sont envoyés au Japon : travailler, vivre et inscrire leurs enfants à l’école là-bas. Mais à peine six mois après leur arrivée, le verdict tombe : cancer du sein.

Elle est soignée au Japon, alors même que le pays traverse l’épreuve du grand séisme de Tohoku en 2011. Trois jours après son diagnostic, une violente secousse, suivie d’un tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima, frappent le pays. Malgré le chaos et l’incertitude, Stefanie décide de rester, confiante dans les médecins qui la suivent. Pendant sa longue convalescence, elle marche beaucoup. Ces balades deviennent pour elle une source de force et de guérison.

La bienveillance et l’empathie du personnel médical japonais la marquent profondément. Le Japon est pour elle à la fois le pays où elle est tombée malade… et celui où elle a retrouvé sa force.

La Shikoku Henro : 88 temples, 1 200 kilomètres

Des années plus tard, un documentaire sur un pèlerinage japonais ravive un souvenir et une idée : faire la marche en entier. Ce sera la Shikoku Henro, un parcours de 1 200 km sur l’île de Shikoku, la quatrième plus grande du Japon.

Ce pèlerinage bouddhiste traditionnel comprend la visite de 88 temples répartis sur quatre préfectures. Chacune symbolise une étape de la croissance spirituelle : l’éveil, l’ascèse, l’illumination et enfin le nirvana.

Stefanie prévoit environ 55 jours de marche, à raison de 22 km par jour, plus une dizaine de jours de réserve pour se reposer ou faire face au mauvais temps. Sac sur le dos, elle dormira sous tente, chez l’habitant, en auberge ou dans des temples. Les paysages varieront : nature sauvage, petits villages ou villes animées.

Pour elle, ce voyage est un geste symbolique. À un âge où beaucoup hésitent à entreprendre de grands défis, elle se sent encore pleine d’énergie et veut relever celui-ci de tout cœur.

« Peut-être que je dois simplement le faire… tant que je le peux encore. »

Une marche pour Think Pink

Ce qui devait être une démarche personnelle devient un projet solidaire au profit de Think Pink, l’organisation qui lutte contre le cancer du sein. Stefanie partagera ses récits et ses kilomètres via un blog et un système de suivi en direct, pour que chacun puisse la suivre pas à pas.

Elle invite le public à la parrainer en achetant des kilomètres de pèlerinage : 1 km = 1 €. Qu’il s’agisse d’un seul kilomètre ou de cent, chaque contribution compte. « J’espère que beaucoup feront un petit don. L’idée n’est pas de trouver un grand sponsor unique, mais de rassembler de nombreuses personnes autour de cette histoire. On n’est jamais seul face au cancer, et j’aimerais que cette marche se fasse aussi ensemble. »

De tenancière de café à team lead

Aujourd’hui, Stefanie est Team Lead Contract & Invoice Administration chez Pauwels Consulting, où elle veille avec rigueur et dévouement au bon fonctionnement des processus administratifs et de facturation. En dehors du travail, c’est une marcheuse passionnée, une épicurienne au grand cœur et au caractère bien trempé.

Avant Pauwels Consulting, elle a tenu pendant des années un café à Kaprijke. « C’était ma deuxième maison, » confie-t-elle. « Des journées éreintantes, 80 heures par semaine, mais ça me donnait de l’énergie. »

Pendant la période Covid, elle opère un virage vers Pauwels Consulting, où elle met son sens des responsabilités au service d’une équipe soudée de sept femmes. « Je suis la colle qui nous tient ensemble, » dit-elle en riant. « Une dure à l’extérieur, mais tendre à l’intérieur. »

Ce que Stefanie espère transmettre

À chaque pas, Stefanie porte bien plus que son sac à dos : elle porte des histoires, des souvenirs et des liens humains. « J’aimerais que les gens se sentent un peu partie prenante de mon voyage, qu’ils lisent mes histoires et que cela leur arrache, peut-être, un sourire. Que ce soit une personne ou dix mille, pour moi ce sera déjà énorme. »

Cette marche a aussi une signification particulière pour ses parents. Autrefois, ils l’accompagnaient volontiers en balade, mais aujourd’hui ils ne peuvent plus marcher à ses côtés. Pourtant, elle les sent présents à chaque kilomètre. « Pour ses 70 ans, mon papa est venu nous rendre visite à Tokyo. Aujourd’hui, il voyage encore avec moi. Pas à mes côtés… mais toujours dans mes pensées. »

Stefanie marche pour elle, mais aussi pour toutes celles et ceux qui ont dû lutter, lâcher prise ou recommencer. C’est ce qui rend ce pèlerinage bien plus qu’un simple trajet de 1 200 km.

Vous voulez soutenir Stefanie dans son pèlerinage et contribuer à Think Pink ?

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Suivez son aventure et lisez ses récits via son blog et le suivi en direct. Ensemble, marchons pour l’espoir, la guérison et la force.